A voir dimanche 29 juin 2014 à 0h50 sur France 3 |
Cinéaste oublié à redécouvrir, Julien Duvivier (1896-1967) a laissé une œuvre abondante derrière lui (soixante-huit longs-métrages) constituée, entre autres, de remarquables adaptations de Georges Simenon. Pessimiste et tourmenté, Duvivier a connu son apogée durant les années trente, signant quelques-uns de ses films-clefs, reflets d’une période très particulière de l’histoire de France, avec «Poil de Carotte» (1932), «La tête d’un homme» (1933), «Pépé le Moko» (1935), «Un Carnet de bal» (1937).
Pour son avant-dernier long-métrage, Julien Duvivier adapte «Tirez la Chevillette» de l’écrivain anglais James Hadley Chase. Sur une trame presque similaire à celle du «Facteur sonne toujours deux fois», «Chair de poule» raconte la tentative de cambriolage avortée de Paul et Daniel. Pris en flagrant délit par leur victime, les deux malfrats luttent avec le malheureux, lequel parvient à blesser Daniel avant d’être abattu par Paul. Ce dernier prend la fuite et laisse son comparse endosser toute la responsabilité du crime. Mais Daniel parvient à s’évader et se réfugie dans un village isolé, où il trouve du travail dans le garage d’un dénommé Thomas, un brave homme marié à une somptueuse femme fatale. Les ennuis ne font que commencer…
Méchamment égratigné par les critiques de l’époque, «Chair de poule» est sorti dans un contexte particulier. Réalisé dans la plus pure tradition du cinéma de la «qualité française», ce film noir, inspiré des polars américains, côtoie à sa sortie dans les salles les productions des enfants terribles de la Nouvelle Vague, conçues en réaction à cette mode cinématographique jugée désuète. Aux yeux de ses détracteurs, Julien Duvivier semble avoir un train de retard. Pourtant, réévalué quelques années plus tard à l’aune de sa filmographie, «Chair de poule» est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs représentants du style de son auteur.
de Julien Duvivier
France / Italie, 1963, 1h50