Bonnie and Clyde

A voir mercredi 12 avril 2017 à 23h sur RTS Deux |

Le 8 décembre 1967, le Times fait paraître une critique considérant le film «Bonnie and Clyde» comme précurseur d’un style nouveau, formellement et thématiquement inspiré du cinéma européen et plus particulièrement de la Nouvelle Vague française (le projet aurait d’ailleurs été proposé à François Truffaut, qui déclina l’offre). Aujourd’hui, un consensus a été établi autour de ce film, qui marque, pour la plupart des historiens du cinéma, la naissance du Nouvel Hollywood.

Caractérisé par des récits souvent anecdotiques, sublimés par des personnages de anti-héros si bien construits qu’ils en deviennent absolument charismatiques, le Nouvel Hollywood opère une véritable rupture avec l’âge d’or hollywoodien. Dans cet esprit, «Bonnie and Clyde» s’inspire du destin extraordinaire de deux gangsters de légende pour en faire des personnages ordinaires et bien réels.

Dans le Texas des années 1930, la jeune Bonnie Parker (Faye Dunaway) rencontre Clyde Barrow (Warren Beatty), une petite frappe effrontée qui passe sa vie à braquer son prochain. Impressionnée par son tempérament, Bonnie exprime le souhait de s’enfuir avec lui. Bien qu’il soit peu doué en termes d’amour, le malfrat accepte qu’elle le suive dans sa cavale faite de hold-up et de courses-poursuites…

Aux antipodes du gangster fort et confiant, Warren Beatty ne cesse de révéler les maladresses de son personnage, une particularité rarissime dans la mécanique des personnages hollywoodiens. Face à lui, Faye Dunaway campe une Bonnie impressionnante, déterminée et maître de son destin, des traits de caractère qui diffèrent, là aussi, des personnages de femmes fatales ou soumises de l’époque. Marginal à plus d’un titre, «Bonnie and Clyde» est aussi non seulement l’un des chefs-d’œuvre du réalisateur Arthur Penn, mais surtout le manifeste d’une véritable renaissance cinématographique, qui s’arrête en 1975 avec «Les Dents de la mer», le premier blockbuster de l’Histoire du cinéma.

de Arthur Penn
Etats-Unis, 1967, 1h52