Billy Budd

A voir dimanche 31 août 2014 à 0h30 sur France 3 |

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Le Britannique Peter Ustinov (1921-2004) a fait ses débuts dans des sketchs comiques, puis au théâtre, avant de devenir un touche-à-tout de génie: écrivain, dessinateur, acteur et metteur en scène de théâtre et de cinéma, scénariste, producteur, polyglotte et doubleur, ambassadeur de l’UNICEF.

Interprète génial de Néron dans le «Quo vadis» (1951) de Mervyn LeRoy, Monsieur Loyal dans «Lola Montès» (1955) de Max Ophüls, trafiquant d’esclaves dans «Spartacus» (1960) de Stanley Kubrick, ou escroc dans «Topkapi» (1964) de Jules Dassin, il a marqué l’histoire du cinéma grâce à ses rôles mémorables de lâche ou de méchant, auxquels il parvenait à donner une dimension presque métaphysique. Réalisateur, il a livré avec «Billy Budd» un film exceptionnel adapté du roman homonyme et posthume de l’écrivain américain Herman Melville, paru en 1924.

A la fin du 18ème siècle, la frégate britannique «Avenger» est conduite d’une main de fer par le capitaine Edwin Fairfax Vere (Peter Ustinov lui-même) et l’affreux maître d’équipage Claggart (Robert Ryan). A bord, les marins subissent des coups de fouets à tour de rôle. Enrôlé de force, un matelot timide à la figure angélique nommé Billy Budd (Terence Stamp) rencontre un vieux maître voilier (Melvyn Douglas) qui le met en garde contre l’arbitraire de la situation. L’affrontement est inévitable… A travers le destin tragique du jeune gabier, ce huis-clos maritime constitue une description critique du mal absolu que représentent l’Ancien Régime et l’esclavagisme. Adoptant un point de vue sans équivoque, le cinéaste nous offre alors un spectacle splendide où les batailles font vibrer et se trouvent magnifiées par la grandeur du Cinémascope. Parfaitement joué et maîtrisé, le film est d’autant plus révoltant et percutant!

de Peter Ustinov
Grande-Bretagne, 1962, 2h03