Benedetta

Cannes 2021, en compétition |

de Paul Verhoeven
avec Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphné Patakia, etc.

Cinéaste naturaliste à l’ambiguïté passionnante, le Hollandais Paul Verhoeven a toujours préféré les questions irrésolues aux discours formatés, quels qu’ils soient. En cela, et aussi étrange que cela puisse paraître, le réalisateur de «Black Book» (2006) et «Elle» (2016) est un cinéaste profondément féministe, dans le sens où il ne tranche jamais entre simulation et sincérité, s’appliquant à montrer ce que doit entreprendre une femme si elle entend survivre, voire s’épanouir, dans un monde désespérément patriarcal. De ce point de vue, «Benedetta» constitue sans doute son film le plus intrépide et pas seulement à cause de son sextoy blasphématoire… Au 17e siècle, la nonne italienne Benedetta Carlini (Virginie Efira) défraye la chronique du couvent où elle est entrée au début de son adolescence. S’autoproclamant «fiancée du Christ», elle sublime le désir lesbien qui l’anime avec force stigmates et extases. Comme souvent chez les héroïnes de Verhoeven, Benedetta (dont l’existence et les actes ont été attestés) va emprunter une voie très singulière pour proférer sa propre vérité au monde masculin inquisiteur.

France, 2020, couleur, 2h06, programme n°241