Le second long-métrage de Mike Mills, mari de la réalisatrice indépendante Miranda July, retrace le difficile travail de deuil que doit mener Oliver (Evan McGregor) dont le père vient de mourir. Héritant de son chien et de ses affaires, ce graphiste de trente-huit ans glisse dans un état de tristesse végétative qu’il cultive en se remémorant son drôle de roman familial. Quelques mois avant sa disparition, Hall (interprété par le trop rare Christopher Plummer) a fait son acting out, révélant et assumant pleinement, mais un peu tard, son homosexualité. Avant de faire cette révélation, ce directeur de musée à la retraite aura attendu près de cinquante ans et surtout le décès de sa femme, cette dernière l’ayant épousé en toute connaissance de cause, certaine qu’elle était de pouvoir le faire changer d’orientation sexuelle. Sous influence de ce passé qui ne veut pas passer, Oliver a fait échec à toute relation amoureuse. Il va sans doute faire de même avec Anna (Mélanie Laurent), une jeune actrice française rencontrée dans un bal masqué où il s’est déguisé en docteur Freud, à moins que… Même si elle est un brin inégale, cette tragicomédie reste très recommandable, atteignant ses sommets dans l’évocation délicate et pince-sans-rire d’une vie de famille empoisonnée par le non-dit.
de Mike Mills
Etats-Unis, 2010, 1h44
