Avatar

A voir lundi 19 septembre 2016 à 22h40 sur TMC |

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Avec «Titanic» (1997), James Cameron avait déjà relancé une fois l’économie hollywoodienne en ressuscitant par le biais d’un massage numérique alors inédit la vieille carcasse roide du film catastrophe. Il a réitèré son audace avec «Avatar» qui a consacré l’avènement du cinéma digital en l’appariant au spectacle de la 3D. Bienvenue sur Pandora, planète luxuriante où vivent les sages Na’vi, humanoïdes volants à la peau bleue, de très grande taille. Las, Pandora est aussi en voie de colonisation par les humains, attirés par la présence d’un précieux minerai au nom symbolique de «horsdeportium». Flanquée d’une milice à l’armement impressionnant, la compagnie minière entend entrer en contact avec les Na’vi grâce à des avatars, qui sont leur clones parfaits, mais dotés de la conscience et la mémoire d’employés de la multinationale.

Sous la houlette de la scientifique Grace Augustine (Sigourney Weaver), l’ex-marine Jake Sully (Sam Worthington), blessé de guerre et depuis lors hémiplégique, va se glisser dans l’un de ces avatars na’vi soi-disant ambassadeurs. Dépêché dans l’univers foisonnant de Pandora par le biais de son avatar, Jake va faire la connaissance d’une belle princesse… N’en disons pas, sinon que cette histoire, dont Cameron aurait eu l’idée à quatorze ans, tourne vite en un banal affrontement entre sagesse gnangnan et cupidité stéréotypée.

Sur le plan formel, c’est heureusement plus intéressant. Nanti d’un demi-milliard de dollars, d’un millier de collaborateurs à sa solde durant plus de quatre ans, Cameron a matérialisé de façon impressionnante une planète virtuelle qui n’existait que dans son esprit. Grâce au nouveau procédé de l’«emotion-capture» (une sorte de casque porté par les acteurs et muni d’une caméra), le réalisateur a pu «cloner» leurs expressions faciales et les greffer sur ses avatars avec une précision époustouflante.

Au cinéma, les effets 3D (visibles seulement avec les lunettes bien évidemment) sont vraiment bluffants, exception faite de quelques plans en mouvement qui restent encore le point faible du cinéma en relief. A cause de la platitude du propos, le film n’arrive toutefois pas à se départir de la dimension «Luna Park» qui encombre la 3D depuis ses débuts. Mais n’oublions pas que Georges Méliès, père fondateur du cinéma de fiction, a eu à souffrir du même handicap vers 1900, appliquant naïvement ses trucages merveilleux à des historiettes sans intérêt. Or on sait ce qui en est advenu par la suite… Bien entendu, la 3D, à la télé, ça fait 2(D)!

de James Cameron
Etats-Unis, 2009, 2h42