Assurance sur la mort

A voir mardi 31 mai 2016 à 13h35 sur Arte |

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Le troisième film américain de Billy Wilder, grand cinéaste d’origine austro-hongroise, est considéré par les spécialistes comme le «classique des classiques» du film noir. Arrêtons-nous un instant sur le plus grand des petits genres engendrés par Hollywood: apparu au cours de la Seconde Guerre mondiale, le film noir, qui traduit les inquiétudes de l’époque. Contrairement à son ancêtre, le film de gangsters des années trente, ce genre dispose le bien et le mal de manière aléatoire, sans égard à l’origine sociale. Alors que le film de gangsters proposait une intrigue linéaire délivrée de manière objective, impersonnelle, son successeur utilise souvent la narration à la première personne, ce qui contribue à renforcer l’ambiguïté du récit.

Dans «Assurance sur la mort» (1944), le futur réalisateur de «Certains l’aiment chaud» (1959) reprend à son compte toutes ces règles qu’il applique de façon très personnelle. Walter Neff (Fred MacMurray), courtier en assurances, est fasciné par l’une de ses clientes, Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwyck). Neff et Phyllis préparent et exécutent ensemble un meurtre qui va leur rapporter gros. Las, Barton Keyes (Edward G. Robinson), le très méticuleux chef du contentieux, va ruiner leur entreprise.

Adapté du livre homonyme de James Cain par Raymond Chandler, le film est introduit par le récit rétrospectif de Barton Keyes et atteint l’un des sommets de la narration cinématographique. Wilder accentue le malaise en confiant à deux grandes vedettes de l’époque des rôles d’assassins… Une première pour Hollywood!

Double Indemnity
de Billy Wilder
Etats-Unis, 1944, 1h47