Après la tempête

APRESLATEMPETE_web

Privilégiant le thème de la filiation, Hirokazu Kore-eda réalise de véritables tableaux familiaux, toujours assortis d’une fine description de la société japonaise, qui révèle ses non-dits, ses superstitions ou ses inégalités sociales. Dans «Nobody Knows» (2004), il filmait des frères et sœurs livrés à eux-mêmes, la faute à des conventions odieuses. Dans «I Wish» (2012), il suivait une fratrie démembrée à la suite d’un divorce. Dans «Après la tempête», son nouveau film qu’il porte en lui depuis la disparition de ses propres parents, Kore-eda raconte l’histoire d’un père qui tente d’exister aux yeux de son fils de 11 ans.

Ecrivain raté, Ryota tente de joindre les deux bouts et de payer la pension alimentaire de son fils en travaillant comme détective privé. Hélas, comme son défunt père, il dilapide tout son argent au jeu… A la faveur d’une mise en scène au lyrisme discret, Kore-eda suit Ryota et les membres de sa famille au cours de scènes et de repas du quotidien, qui mettent l’eau à la bouche. Par petites touches, le cinéaste parvient à restituer les aspirations manquées de chacun de ses personnages: l’errance du père, la solitude de la grand-mère, la quête paternelle du fils… Un portrait de famille empli à la fois de spleen et d’espoir, doublé d’une fine description de la société japonaise contemporaine.

de Hirokazu Kore-eda
Japon, 2016, 1h58