A voir jeudi 14 juillet 2016 à 0h05 sur RTS Un |
Egypte, février 2011. Le printemps arabe est en marche. Mahmoud est enrôlé dans le régime de Moubarak et fait partie des cavaliers contre-révolutionnaires de la place Tahrir qui chargent les manifestants. Désarçonné, Mahmoud est roué de coup et subit, avec sa famille, l’humiliation et le rejet des habitants de son quartier. Il rencontre alors Reem, une jeune publicitaire laïque et révolutionnaire. Du choc de leur rencontre, le destin de ces deux jeunes personnes va s’en trouver totalement bouleversé.
A l’origine, une image terrible et lointaine d’un gigantesque matraquage sur la place Tahrir était diffusé à la télévision. Dans l’esprit européen, deux camps bien définis s’affrontent. Mais est-ce suffisant pour tirer des conclusions? Yousry Nasrallah s’est posé la question et un sentiment d’urgence sous-tend la réalisation de ce film projeté seulement seize mois après les événements historiques. En effet, le rythme débridé du montage laisse penser qu’il s’agit moins d’un acte de création que d’évocation et d’information.
En choisissant de concentrer son histoire sur Mahmoud, prétendument méchant mais profondément plus complexe, le cinéaste évite d’aborder cet épisode brutal avec un manichéisme forcé. Derrière chaque acte politique, il y a un homme, et Nasrallah nous le montre avec talent. La richesse des portraits ne s’arrête pas au cavalier et l’on sera touché par les liens que tissent entre elles l’épouse conservatrice de Mahmoud avec Reem, la jeune révolutionnaire. Qui plus est, ce film documente une période essentielle de l’histoire contemporaine d’un point de vue local.
Baad el mawkeaa
de Yousry Nasrallah
France / Egypte, 2012, 2h02
