A voir mardi 11 août 2015 à 0h15 sur RTS Un |
Impériale en Georgiana Cavendish dans «The Duchess» (2008), ambivalente dans «A Dangerous Method» (2011) de David Cronenberg, Keira Knightley a ensuite incarné Anna Karénine dans le nouveau film de Joe Wright. Un choix compréhensible étant donné ses capacités d’anguille hystérique au regard orgasmique dont les lèvres légèrement entrouvertes provoquent une certaine attraction. En outre, le réalisateur londonien l’avait faite nommer aux Oscars en 2005 pour son rôle de pauvre Elisabeth dans «Orgueils et préjugés».
Saint-Pétersbourg, 1874. L’ardente Anna Karénine est mariée à un barbu à lunettes de haut rang. Volant au secours de son frère, elle s’amourache d’un jeune homme aussi cavalier que son uniforme, le dénommé Alexis Vronsky, un blond frisé un peu dégarni et à la fine moustache. Tourmentée mais très imbue d’elle-même, Anna s’adonne alors à une relation adultère qui fait scandale, jusqu’à ce que le beau soldat tombe de cheval et que la passion devienne funeste…
Situant cette histoire dans un décor de théâtre, Joe Wright joue avec des métaphores très artistiques et l’ambivalence entre réalité et fiction. Chaque scène prend dès lors la forme d’un tableau empli d’émotions appuyées, telles les mains des amoureux qui s’entrelacent en gros plans. Les transitions font merveille, tant les trucs, astuces et les panneaux sont ingénieux, à l’image des classes sociales qui tirent leur hiérarchie en fonction des étages. Au final, si la critique d’une société obsédée par le paraître chère à Léon Tolstoï est respectée, le récit de l’obsession amoureuse s’avère un brin mélodramatique. A croire que Keira Knightley ne s’était pas encore remise de sa liaison avec Carl Jung!
Anna Karenina
de Joe Wright
Grande-Bretagne, 2012, 2h11