A voir vendredi 11 novembre 2016 à 0h50 sur RTS Un |
Réalisateur solide mais dénué d’une véritable personnalité, formé à la télévision, Stuart Rosenberg (1928-2007) a débuté au cinéma par un polar très prometteur, «Crime, société anonyme» (1960). Il a un peu déçu par la suite, même si sa collaboration avec Paul Newman a engendré deux films remarquables: «Luke, la main froide» (1967) et «La Toile d’araignée» (1975). En 1979, Stuart Rosenberg provoque l’effroi avec «Amityville, la maison du diable», adapté d’un fait-divers qui fit grand bruit aux Etats-Unis.
Heureux propriétaire d’une grande maison bourgeoise, les Lutz déballent leurs cartons dans la joie et la bonne humeur. Ignorant tout de la tragédie qui s’est jouée quelques années auparavant entre ces quatre murs, ils perçoivent des phénomènes aussi étranges qu’inquiétants, comme les nuées de mouches qui se massent sur les fenêtres et les voix fantomatiques qui tiennent les enfants éveillés à la nuit tombée…
La décennie 1970 a vu naître les chefs-d’œuvre de l’horreur que sont «L’Exorciste» (William Friedkin, 1974), «Carrie» (Brian de Palma, 1976), «Suspiria» (Dario Argento, 1977) ou encore «Shining» (Stanley Kubrick, 1980). S’il ne leur arrive pas à la cheville, «Amityville, la maison du diable» bénéficie d’un véritable potentiel qui lui a permis de se hisser au rang de film culte au fil des années. Là où Stuart Rosenberg parvient à distiller une redoutable atmosphère horrifique, il peine à dissimuler les hésitations scénaristiques qui handicapent son film. Reste un honorable frisson de cinéma, qui vous fera réfléchir à deux fois avant d’investir dans un bien immobilier.
The Amityville Horror
de Stuart Rosenberg
Etats-Unis, 1979, 1h54