Allemagne année zéro

A voir lundi 31 juillet 2017 à 23h20 sur Arte |

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Juste après la deuxième guerre mondiale, sur les ruines fumantes d’un pays à reconstruire, des cinéastes comme Roberto Rossellini, Vittorio de Sica, Giuseppe De Santis ou Luchino Visconti donnent naissance au «néo-réalisme»: un cinéma de lutte et de constat, en prise directe avec le réel, qui va influencer plus d’une génération de cinéastes en Italie, mais aussi à l’étranger — la Nouvelle Vague en France ou des cinéastes comme Rainer Werner Fassbinder et Wim Wenders en Allemagne.

Dans une Allemagne dévastée par la Deuxième Guerre mondiale, la famille Köhler survit tant bien que mal. Alors que son père est rongé par la maladie, sa sœur se prostitue et son frère, ancien SS, se fait discret, Edmund, le cadet, constitue le dernier rempart d’un délabrement familial qui semble irrémédiable…

Léopard d’or à Locarno, «Allemagne année zéro» est le troisième volet de la fameuse «Trilogie de la guerre» de Rossellini, constituée de «Rome ville ouverte» (1945) et «Païsa» (1946). Formidable transition entre le néo-réalisme et les films plus intimistes de Rossellini avec Ingrid Bergman, ce film se place à hauteur d’enfant pour dresser le portrait d’une société déliquescente. Expression la plus parfaite du néo-réalisme selon la description qu’en donna l’auteur – «[il] consiste à suivre un être, avec amour, dans toutes ses découvertes, toutes ses impressions. Il est un être tout petit au-dessous de quelque chose qui le frappera effroyablement au moment précis où il se trouve librement dans le monde, sans s’attendre à quoi que ce soit» – ce film est également le témoin nécessaire d’une Histoire qu’il fallait alors reprendre à zéro.

Germania anno zero
de Roberto Rossellini
Italie / France, 1948, 1h18