A voir dimanche 21 mai 2017 à 0h20 sur France 3 |
Né en 1931, Ettore Scola est l’un des grands représentants de la «comédie à l’italienne», cette fille bâtarde mais combien nécessaire du néoréalisme finissant, dont l’ironie féroce fouaille les plaies de la société transalpine. Particulièrement conscient de la nécessité du divertissement, Scola s’est ainsi employé à concilier vision critique et légèreté tout au long de sa filmographie.
Dans «Affreux, sales et méchants» (1976), pour lequel il a reçu le Prix de la mise en scène à Cannes 1976, Ettore scola nous plonge dans un bidonville à Rome. Un ivrogne nommé Giacinto Mazzatella (Nino Manfredi) y règne en tyran sur une famille nombreuse. Tous ses membres acceptent sans broncher les humeurs et l’autorité du patriarche, car ils espèrent tous mettre un jour la main sur l’argent qu’il cache…
A travers cette histoire à la fois drôle et macabre, Scola offre une représentation sombre des laissés-pour-compte de la société italienne, une classe sociale ignorante et amorale. Dès lors, en lieu et place de gens pauvres et opprimés que montraient les films néoréalistes à la De Sica, il décrit, comme l’indique le titre, des personnages méchants, vicieux, avares et hargneux, aliénés par la misère économique. En résulte une comédie aussi âpre que tendre et humaniste, qui révèle tout le talent d’observation sociale et de réalisation du cinéaste.
Brutti, Sporchi e Cattivi
de Ettore Scola
Italie, 1976, 1h55