A voir dimanche 30 avril 2017 à 0h20 sur France 3 |
Aujourd’hui brin passé de mode, le film à sketches a connu son heure de gloire grâce aux maîtres de la comédie à l’italienne, contribuant à l’âge d’or du septième art transalpin durant les années 1950 à 1970. Soit dit en passant, ce genre cinématographique peut-être le fait d’un collectif de cinéastes ou être conçu par un seul et unique réalisateur, à l’exemple de Dino Risi et de ses «Monstres» (1963) et «Nouveaux Monstres» (1978).
Tourné en 1965 par ce même Risi, flanqué de ses pairs Franco Rossi et Luigi Filippo d’Amico, «Les Complexés» («I complessi») en est l’un des joyaux, où jouent tour à tour trois monstres sacrés de l’époque, Nino Manfredi, Hugo Tognazzi et Alberto Sordi. Dans le premier sketch, réalisé par Risi et ironiquement intitulé «Un Journée décisive» («Una giornata decisiva»), Nino Manfredi campe un jeune employé velléitaire qui tente de profiter d’un voyage d’entreprise pour séduire sa très séduisante collègue.
Le second sketch, titré «Le Complexe de l’esclave nubienne» («Il complesso della schiava nubiana») et réalisé par Franco Rossi, raconte l’histoire cocasse d’un professeur puritain (joué par Hugo Tognazzi) qui apprend tout à trac que son épouse a jadis tenu un petit rôle d’esclave nubienne dénudée dans un péplum. Mortifié, l’enseignant s’efforce de réparer cet «impair» en récupérant le film de la scène en question. Au cours de ses recherches, il découvre que la scène a été censurée. Très peu rassuré, le malheureux se met à fouiller les archives très abondantes de la censure italienne…
Enfin, «Guillaume, dents longues» («Guglielmo il dentone»), tourné par le méconnu Luigi Filippo d’Amico, brocarde le diktat des apparences télégéniques. Une chaîne de télé organise un casting pour sélectionner le présentateur idéal. Injustement éliminé à cause d’une dentition un brin proéminente, le dénommé Bertone (formidable Alberto Sordi) décide de s’imposer envers et contre tout… Grinçant à souhait!
I complessi
de Luigi Filippo D’Amico, Dino Risi & Franco Rossi
Italie, 1965, 1h40