Sélectionné pour représenter la Suisse à l’Oscar du meilleur film étranger, «Iraqi Odyssey» mérite cet honneur, tant ce documentaire-fleuve se montre à la hauteur de ses vertus humanistes. Né à Bagdad en 1955, arrivé en Suisse avec ses parents dès 1961, le cinéaste zurichois Samir a eu soixante ans cette année, un âge où le passé que l’on porte en soi commence à réclamer son dû…
Si l’Irak nous apparaît aujourd’hui comme un champ de ruines désolant et désolé, il n’en fut pas toujours ainsi. En racontant l’histoire de sa famille aujourd’hui exilée aux quatre coins du monde du fait de son engagement, le réalisateur s’efforce de comprendre comment «on en est arrivé là».
En guise de préambule, il dresse d’abord un arbre généalogique numérique des siens avec une virtuosité aussi drôle que touchante, avant de choisir celles et ceux qui vont être les protagonistes de son «odyssée»: sa tante à Auckland, son oncle à Londres, sa demi-sœur à Buffalo, son cousin à Moscou et sa cousine en Suisse… Mêlant images d’archives, extraits de films et témoignages actuels, Samir confère à leur destinée une puissance émotionnelle et mémorielle rare, dont on ne saurait faire l’économie!
de Samir
Suisse/Allemagne/Emirats arabes unis/Irak, 2014, 2h42
