A voir dimanche 2 août à 0h20 sur France 3 |
De son vrai nom Manó Kertész Kamine, le cinéaste américain d’origine hongroise Michael Curtiz (1886-1962) est une véritable légende du septième art. Quittant l’Europe en 1926, après avoir contribué à la «naissance» du cinéma magyar, il s’est imposé à Hollywood au cours des années trente en dirigeant des stars comme Errol Flynn, James Cagney, Spencer Tracy ou Humphrey Bogart dans quelque quatre-vingt films, tous produits par la Warner Brothers.
Tourné en 1915, «L’indésirable» constitue le dixième film «hongrois» du futur réalisateur de «Casablanca» (1943). C’est une rareté très peu diffusée à la télévision, qui montre que Curtiz avait déjà un vrai sens visuel, proche de l’expressionnisme et de son art du contraste.
Une jeune orpheline prénommée Liszka est élevée à la campagne par son oncle. Sur son lit de mort, celui-ci lui révèle que sa mère n’est pas morte, mais en prison depuis des années. Sous le choc, Liszka part pour la grande ville, où elle s’engage comme femme de chambre dans une famille bourgeoise dont le fils n’est pas insensible à son charme…
Le talent de Curtiz, qui venait du théâtre, éclate déjà dans ce mélo typique de son époque, notamment dans sa manière très précise de diriger les acteurs, de les insérer dans un milieu social qu’il prend soin de détailler. Au-delà des conventions mélodramatiques, ce qui lui importe, c’est bien le thème de l’exode rural dont des milliers de Magyars faisaient alors la triste expérience.
A tolonc
de Michael Curtiz
Autriche-Hongrie, 1915, 1h05