A voir jeudi 23 juillet 2015 à 20h55 sur Arte |
Depuis «Tokyo Sonata» (2008), le cinéaste-phare de la nouvelle génération japonaise Kiyoshi Kurosawa a délaissé le film d’épouvante pour une approche plus réaliste, sans pour autant abandonner la veine fantastique. Adapté d’un roman de Kanae Minato, conçu à l’origine sous la forme d’une série télévisée en cinq épisodes, scindé en deux parties pour sa sortie en salles (une scission repris par Arte pour la diffusion de ce jeudi), «Shokuzai» (2012) constitue l’une de ses œuvres maîtresses, à découvrir absolument!
Intitulée «Celles qui voulaient se souvenir», la première partie commence comme si de rien n’était… Dans sa nouvelle école, la jeune Emiri se fait quatre amies de son âge, prénommées Sae, Maki, Akiko et Yuka. Un jour, un homme viole et tue Emiri. Las, les quatre autres fillettes, traumatisées, sont incapables de se souvenir du visage de l’assassin! Folle de chagrin, la mère de la victime leur annonce qu’elles devront expier tôt ou tard leur «faute» d’une manière ou d’une autre.
Quinze plus tard, Sae est devenue esthéticienne et tombe sous la coupe de l’étrange Takahiro à qui elle a confessé qu’elle n’a jamais eu ses règles… N’en disons pas plus sur cette première partie, sinon que Kurosawa maîtrise avec une virtuosité stupéfiante la structure feuilletonnesque et fait affleurer sous le vernis policé du Japon contemporain une terreur originelle qui ne laisse pas de fasciner!
Shokuzai
de Kiyoshi Kurosawa
Japon, 2012, 1h39
