A voir lundi 6 juillet 2015 à 1h10 sur Arte |
Fer de lance de la nouvelle vague hongkongaise, Tsui Hark s’est imposé en explorant notamment les codes du wuxia (le film de cape et d’épée à la chinoise) et des films de kung-fu («Zu, les guerriers de la montagne magique», 1983 et «Dao», 1995) sous toutes leurs coutures. Après quelques digressions comiques dans les années 1980, le cinéaste opère un retour aux sources avec «Il était une fois en Chine», une ambitieuse fresque historique, pendant chinois de «Il était une fois en Amérique» de Sergio Leone, décliné en six volets et centré sur la légende du folkore cantonais Wong Fei-hung.
A la fin du 19e siècle, dans le sud de la Chine, Européens et Américains se disputent le commerce maritime, tandis que la population chinoise se laisse peu à peu séduire par les mœurs et les coutumes occidentales. Médecin, maître de kung-fu et chef d’une milice de l’armée du Dragon noir, Wong Fei-hung (Jet Li) est investi d’une mission de première importance: maintenir la paix coûte que coûte dans la région…
Majeur dans l’œuvre de Tsui Hark, «Il était une fois en Chine» fait également date dans l’histoire du cinéma hongkongais puisqu’il a largement participé à réhabiliter le cinéma d’arts martiaux dans le cœur des Asiatiques. Renouant avec le cinéma chorégraphique du grand King Hu (hérité de l’opéra de Pékin), Tsui Hark rivalise d’inventivité pour conférer à chacun de ses plans une valeur symbolique forte (plans au sol, en contre-plongée, à la grue…), atteignant par là une dimension mythologique à la fois rare et virtuose.
Wong Fei Hung
de Tsui Hark
Hong Kong, 1991, 2h08