La Horde

Venise 2009, Giornate degli Autori | Sitges 2009, en compétition
de Yannick Dahan et Benjamin Rocher
avec Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney, Doudou Masta, etc.


Après s’être essayé à la réalisation avec «Rivoallan» (2007), un court-métrage qui racontait l’histoire d’un flic infiltré puis démasqué et qui constitue une sorte de prémisse à «La Horde», les deux jeunes réalisateurs Yannick Dahan et Benjamin Rocher ont choisi de réveiller le cinéma de genre français en mélangeant le film policier des années septante avec le film de zombies. En résulte un métrage aussi sanglant que singulier, où les questions sociales résonnent en filigrane… Décidés à venger la mort de leur mentor sauvagement assassiné par une bande de gangsters nigérians, quatre policiers de Paris organisent illégalement une opération choc. Armés jusqu’aux dents, ils prennent d’assaut le HLM désaffecté où se planquent les criminels. Mais alentour, la banlieue parisienne est peuplée d’une horde de zombies. Flics et voyous n’ont alors d’autre choix que d’unir leurs forces pour affronter ces horribles créatures… Jouant sur les couleurs désaturées, la nuit noire et le béton monochrome pour faire jaillir le rouge vif du sang, comme dans cette terrible scène où un flic affronte trois cents zombies depuis le toit d’une voiture, «La Horde» génère une bonne dose d’adrénaline, sans se départir d’une intention subversive fort à propos. En effet, sur le mode de la fable (mais avec des zombies en lieu et place d’animaux), ce film dénonce par la bande le racisme, la violence et la drogue qui gangrènent les cités dortoirs. C’est sans doute non seulement à cause de sa cruauté, mais aussi en raison de son rapport troublant à l’actualité que l’on apprécie ce film avec la gorge nouée. Politisant ainsi le cinéma gore, «La Horde» acquiert un parfum de saine vitalité!
France, 2010, couleur, 1h30, programme n°160