Un Taxi pour Tobrouk

A voir vendredi 7 avril 2017 à 22h45 sur France 3 |

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Né à Nantes en 1921, le scénariste et réalisateur Denys de La Patellière n’est certes pas le plus connu des cinéastes français des années 1950 et 1960. Cet ancien de l’armée de libération a pourtant réalisé près de vingt longs-métrages de cinéma, des comédies, des drames et des polars, souvent avec des grands noms comme Pierre Fresnay, Michèle Morgan, Jean Gabin ou Danielle Darrieux. Grand lecteur et écrivain, il a livré des films plutôt académiques, mais dont les dialogues, parfois signés par Michel Audiard, constituent un vrai régal, comme en témoigne «Un Taxi pour Tobrouk».

En 1942, à Tobrouk, une patrouille française, conduite par le brigadier Théo Dumas (Lino Ventura), se retrouve contrainte de s’enfoncer dans le désert libyen pour survivre à une attaque aérienne. Après une marche éreintante, les soldats français tombent sur une escouade allemande qu’ils parviennent à neutraliser. Reste un survivant, le capitaine Ludwig von Stegel, que les Français font prisonnier afin d’avoir une chance de quitter cet environnement hostile.

Antimilitariste à souhait, «Un Taxi pour Tobrouk» démonte pièce par pièce tout ce que la guerre comporte d’absurde. Denys de La Patellière et Michel Audiard prennent bien soin d’écarter la question nazie afin d’éviter les clichés anti-Allemands inhérents au genre.

Plus bavards que bagarreurs, les soldats de Tobrouk se réclament d’un principe énoncé dans le film: «Il faudrait toujours tuer l’ennemi avant de le connaître», surtout si l’ennemi en question rencontre les mêmes difficultés qu’eux. Aussi, à travers des images en noir et blanc d’une beauté ardente, «Un Taxi pour Tobrouk» constitue un film de guerre atypique où le facteur humain l’emporte sur tout autre élan patriotique. Un beau représentant du cinéma de papa!

de Denys de La Patellière
France, 1961, 1h30