A voir lundi 5 mai 2014 à 20h50 sur Arte |
Engagé dans l’armée allemande durant la Deuxième Guerre mondiale, Bernhard Wicki ressort extrêmement marqué des combats, à tel point qu’il consacre la majorité de son œuvre cinématographique à en décrire les mécanismes. Peu connu en dehors des frontières allemandes jusqu’en 1959, il réalise «Le Pont», un film anti-belliciste qui lui forgera une solide réputation, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Fort de ce succès, il est contacté par Darryl F. Zanuck qui lui confie la réalisation des épisodes allemands du «Jour le plus long» (1962), formidable et ambitieuse reconstitution du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944.
Dans «Le Pont», tiré du roman éponyme de Manfred Gregor, le cinéaste s’attache à décrire le sort tragique et véridique de sept étudiants allemands appelés à défendre un pont sans intérêt lors des deux derniers jours de la Deuxième Guerre mondiale. Envoyés dans ce lieu présumé sans danger dans le but d’être épargnés, les jeunes soldats, fiers de défendre leur patrie, font preuve d’un excès de zèle à l’approche d’une division blindée américaine. S’ensuit un combat meurtrier duquel un seul adolescent en réchappe sain et sauf…
Bien qu’il s’agisse de l’un des premiers films allemands à aborder frontalement les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale, «Le Pont» consiste moins à poser un regard critique sur le nazisme qu’à dénoncer la bêtise d’hommes qui, en pleine débâcle, profitent de la naïveté et la ferveur patriotique des jeunesse hitlériennes pour mener des combats absurdes et perdus d’avance. Une étude habile et édifiante du concept de «chair à canon».
Die Brücke
de Bernhard Wicki
Allemagne de l’Ouest, 1959, 1h45