A voir samedi 1er février 2014 à 08h30 sur RTS Un |
Formé comme gagman chez Hal Roach et Mack Sennett, Frank Capra a marqué la comédie américaine de sa bienveillance et sa recherche constante d’un idéal américain. En 1936, il initie ce qui a été rétrospectivement considéré comme une trilogie («L’Extravagant Mr. Deeds», «Mr. Smith au Sénat», 1939 et «L’Homme de la rue», 1941). Au centre de ce triptyque, un homme ordinaire, innocent et idéaliste, se confronte douloureusement à une foule corrompue. Si la touche profondément optimiste que le cinéaste place dans sa peinture du rêve américain n’évite pas un certain manichéisme, elle a néanmoins donné naissance aux fables les plus enchanteresses du cinéma classique américain.
«L’Extravagant Mr. Deeds» raconte l’histoire d’un Robin des Bois des temps modernes, symbole d’une lueur d’espoir pointant à l’horizon d’une société gangrenée par la crise de 1929. L’histoire débute alors qu’un lointain parent lègue à Longfellow Deeds une coquette somme de vingt millions de dollars. Pour toucher son héritage, Deeds quitte sa bourgade natale pour se rendre à New York. Il se confronte alors à la cupidité et au mensonge des gens de la ville, mais surtout à la misère des chômeurs. Concerné par le sort tragique de ces personnes nécessiteuses, il choisit de leur distribuer son argent. Mais l’avocat chargé de régler la succession ne l’envisage pas de cet œil-là et met tout en œuvre pour démontrer la folie de son client… Un retour extraordinaire à l’essentiel qui, le temps d’un film, met du baume au cœur de Monsieur Tout-le-monde.
Mr. Deeds Goes to Town
de Frank Capra
Etats-Unis, 1936, 1h55