A voir mercredi 8 janvier 2014 à 23h25 sur TV5 Monde |
Une riche demoiselle de Paris se travestit en chevalier pour faire connaissance avec Lélio, son prétendant, et mettre sa bonne foi à l’épreuve. L’illusion est parfaite et les deux hommes se lient d’amitié. Mais la jeune fille découvre le pot aux roses: son soupirant s’est engagé auprès d’une comtesse qu’il abandonnerait volontiers pour la fortune de la demoiselle, alias le faux chevalier, s’il n’avait pas passé un contrat financier avec cette première.
Mettant en image une célèbre pièce comique de Marivaux, Benoît Jacquot dévoile les ficelles de l’artifice en organisant son film comme s’il s’agissait d’une répétition générale à huis clos. Devant sa caméra, Sandrine Kiberlain, Isabelle Huppert, Mathieu Amalric et Pierre Arditi récitent le texte de l’écrivain dans un décor minimaliste, vêtus de costumes de fortune. Dans le confinement de ce théâtre vide, les acteurs ont tout le loisir d’occuper l’espace, celui des spectateurs et celui des coulisses, afin d’augmenter la tension caractéristique de cette pièce qui subsiste entre la réalité et la représentation.
Nous sommes alors en situation de spectateurs de théâtre, mais là où la magie du cinéma opère, c’est dans le cadre intime des gros plans qui donnent une présence physique à ces corps qui parlent. Le cinéaste ne cherche donc pas à surpasser l’oeuvre de Marivaux, mais se sert des spécificités du langage cinématographique pour nous rendre complice de cette intrigue amoureuse savamment alambiquée. Une expérience de ciné-théâtre comme on en voit rarement.
de Benoît Jacquot
France, 1999, 1h30
