A voir mercredi 9 octobre 2013 à 20h50 sur Arte |
Le cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh est né en 1964 à Phnom Penh. Rescapé du génocide perpétré par les Khmers rouges, il réussit à s’enfuir en Thaïlande et arrive en France en 1980. Diplômé de la défunte IDHEC cinq ans plus tard, Panh passe à la réalisation dès 1993 avec «Les Gens de la rizière» (1993). Depuis lors, il alterne fictions («Un Soir après la guerre», «Barrage contre le Pacifique») et documentaires dont l’imparable «S21 – La Machine de mort khmère rouge» en 2002».
La plupart des documentaires de Panh traitent de la question du génocide qui décima les Cambodgiens sous la dictature de Pol Pot. Il s’agit, par le biais du cinéma et de sa capacité à faire témoignage, d’essayer d’exorciser le passé, de donner tout son sens à l’extraordinaire capacité de résilience de ses compatriotes… Après le déchirant «Les Artistes du théâtre brûlé» et ses comédiens au chômage hantés par le souvenir de la tragédie, ce fils d’instituteur poursuit avec «Dutch, le maître des forges de l’enfer» cette œuvre essentielle pour l’histoire de son pays et sans le cinéma tout court!
Dans ce dernier film qui combine animation et images d’archives, le cinéaste cherche, comme son titre l’indique, l’image manquante pour raconter l’histoire du génocide. Le parti pris de l’animation est particulièrement judicieux puisqu’il s’agit, pour le cinéaste, d’interroger une image absente. Or, l’animation permet justement de fabriquer ce qui n’existe pas. A l’aide de figurines de terre cuite, Rithy Panh reconstitue ainsi les tragédies vécues par sa famille et ses compatriotes entre 1975 et 1979. Lauréat du prix Un Certain Regard à Cannes, «L’Image manquante» allie la poésie tout animée des souvenirs heureux à la monstruosité historique. Un document capital, livré pour la première fois à la première personne.
de Rithy Panh
Cambodge / France, 2013, 1h30