A voir dimanche 30 juin 2013 à 0h25 sur France 3 |
Scénariste du mythique «Terrore nello spazio» (1965) de Mario Bava, Alberto Bevilacqua (né en 1934 à Parme) est un romancier et poète reconnu en Italie. Ses incursions dans le domaine de la réalisation (huit longs-métrages réalisés entre 1970 et 1999) convainquent moins!
Sorti en 1970 dans les salles, «La califfa», son premier long-métrage, n’en reste pas moins une véritable curiosité pour sa tentative de mêler romance, dénudement et dénonciation des injustices sociales. En la circonstance, Bevilacqua adapte son propre roman dont il situe l’action échevelée dans la banlieue industrielle parmesane…
Après la mort tragique de son mari dans une manifestation ouvrière, Irene Corsini (Romy Schneider), dite «La Califfa», quitte l’usine où elle travaille, pour devenir l’égérie avantageuse des grévistes réclamant un meilleur salaire. Peu après, elle s’éprend à corps perdu d’un grand industriel de la région, Annibale Doberdò (Hugo Tognazzi), qu’elle réussit à rendre plus compréhensif à l’égard du sort des malheureux ouvriers. Las, tout finira mal, donnant raison de façon rocambolesque à Marx et à sa lutte des classes inéluctable…
Même si elle semble parfois complètement décalée, la présence déambulatoire de Romy Schneider dans les usines et autres fonderies dégage un érotisme très particulier, en particulier dans la scène où elle jette sa blouse blanche de prolétaire dans une broyeuse gigantesque, alors que Ennio Morricone fait gémir de sublime façon ses violons. Idem pour la scène du repas où Tognazzi détaille la recette du pesto qu’il «faut broyer, broyer et encore broyer»!
de Alberto Bevilacqua
France / Italie, 1970, 1h36
