à voir vendredi 1er juillet 2016 à 13h35 sur Arte |
Alors que son «Balcon sur la mer» connaît un succès mérité dans les salles, possibilité nous est donnée de voir ou revoir «L’Adversaire» (2002) sur le petit écran. Assez vite, l’on remarque ce que ces deux films ont en commun : les thèmes jumeaux de l’usurpation, du dédoublement. Après «Place Vendôme» en 1998, Nicole Garcia adapte très librement un fait-divers qui avait défrayé la chronique cinq ans auparavant, l’«affaire Romand». Pour mémoire, Jean-Claude Romand avait assassiné tous les membres de sa famille pour éviter de leur avouer qu’il était au chômage et qu’il mentait donc effrontément lorsqu’il se prétendait chercheur au service de l’Organisation mondiale de la santé.
S’appuyant sur le récit remarquable que l’écrivain Emmanuel Carrère a consacré à ce tragique affabulateur, la réalisatrice le restitue de façon linéaire, sur le mode d’une spirale inéluctable qui rend bien l’engrenage dans lequel est pris son protagoniste. Observateur impuissant, le spectateur en conçoit un malaise passionnant, d’autant que l’alter ego de Romand (joué à la perfection par Daniel Auteuil) garde son secret. Rappelons qu’une année auparavant, Laurent Cantet («Entre les murs») avait livré une première version cinématographique de l’«affaire Romand» dans «L’Emploi du temps».
de Nicole Garcia
France / Suisse / Espagne, 2002, 2h09
