Diamants sur canapé

A voir lundi 16 décembre 2013 à 13h40 sur Arte |

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Presque oublié, Blake Edwards (1922-2010) aura pourtant été l’un des plus grands cinéastes comiques de la seconde moitié du vingtième siècle, artisan placide d’un revival du «slapstick» (burlesque) cher au cinéma muet, rehaussé d’une once de comédie loufoque (dite «screwball») à consommer bien amère. Ancien scénariste de Richard Quine, déjà un orfèvre en la matière, Edwards a signé avec «Diamants sur canapé» («Breakfeast at Tiffany’s») sa première grande réussite, après six longs-métrages souvent très intéressants, mais qui témoignent que le futur maître se cherche encore…

Adapté d’un court roman caustique de Truman Capote, ce septième long-métrage raconte les déboires d’une jeune femme fantasque qui ne saurait résister à l’attrait du luxe. Holly (merveilleuse Audrey Hepburn) a délaissé son Texas natal pour tenter de conclure «un mariage d’argent» à New York. Pour arriver à son but, elle feint d’être très fortunée, organise des partys tapageuses! Las, au petit matin, la pauvrette doit toujours se contenter d’admirer les vitrines flamboyantes du joailler Tiffany’s où sont exposés les bijoux de ses rêves. Mais elle ne s’arrêtera pas là…

Appelé en 1962, plutôt à la dernière, sur le tournage dont le réalisateur John Frankenheimer vient de se faire virer, Edwards commence par remanier en profondeur le scénario du pourtant réputé Georges Axelrod. Est-ce à Edwards que l’on doit les quelques troublants éléments qui «pré-annoncent» de façon inversée le plot de «Paris, Texas» (1984) de Wim Wenders? Toujours est-il que le futur auteur de «The Party», «S.O.B», «Victor, Victoria», «L’amour est une grande aventure» et autres chefs-d’œuvre inégalables est parvenu pour la première fois à instiller dans la forme hollywoodienne classique son poison acide aux effets combien bénéfiques pour l’histoire du cinéma, pas moins!

Breakfast at Tiffany’s
de Blake Edwards
Etats-Unis, 1961, 1h55