Mary et Max

Annecy 2009, Cristal du long-métrage
de Adam Elliot
avec les voix de Toni Collette, Philip Seymour Hoffman, Barry Humphries, Eric Bana, etc.


L’Australien Adam Elliot est un touche-à-tout de génie! Après avoir passé cinq ans à peindre des tee-shirts sur un marché, il se décide à apprendre l’animation en pâte à modeler au Victorian College of Arts. Couronné aux Oscars en 2004 pour son court-métrage sur l’existence misérable de «Harvie Krumpet», le réalisateur et scénariste nous livre aujourd’hui un premier long-métrage d’une densité remarquable, qui fait figure de véritable OVNI par rapport à la plupart des films d’animation… «Cher Max Horovitz. Mon nom est Mary Daisy Dinkle. J’ai huit ans, ma couleur préférée est le marron et j’adore le chocolat.» C’est en ces mots que débute la relation épistolaire entre une petite fille qui souffre une triste vie dans la banlieue de Melbourne et un New-yorkais obèse de 44 ans gravement autiste. Avec sa mère alcoolique, ses grosses lunettes et sa tache de naissance, Mary a bien besoin d’un ami. Avec ses angoisses et ses huit survêtements identiques, Max est tout désigné pour la comprendre. Dans leur correspondance, ils se découvrent une passion commune pour les sucreries chocolatées et s’expliquent leurs mondes respectivement désenchantés: dans la jungle urbaine de New York ou les faubourgs moroses de l’Australie, il s’avère bien difficile d’être agoraphobe ou esseulée… «Mary et Max» se mue alors en véritable parcours initiatique, menant d’un côté la jeune fille vers l’âge adulte, de l’autre le quadragénaire vers la vieillesse. Evoquant à la fois les univers de Tim Burton, Henry Selick et Nick Park, ce film s’en distingue néanmoins en introduisant ses personnages décalés dans une complète narration en voix-off, dont l’esthétique noire sert admirablement la profondeur existentielle.
MARY AND MAX, Australie, 2009, couleur, 1h33, Programme n°158