Les Incorruptibles

A voir mardi 21 mars 2017 à 22h55 sur NRJ12 |

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Que «Les Incorruptibles» serait un gros coup, nul besoin d’être devin pour le prévoir, le statut de producteur à Hollywood suffit! A côté de Coppola et Scorsese, de Palma est sans doute l’homme qui sait le mieux faire parler les mafieux au cinéma. Et ça paie, puisque le film constitue le plus grand succès du réalisateur de «Scarface», après «Mission: Impossible» (mais ça, c’est pas du jeu). Scénarisé par David Mamet, le film est adapté d’une série télévisée qui s’évertuait déjà à narrer les efforts du policier Eliot Ness et de sa bande de vaillants incorruptibles pour en venir à bout du «Godfather» en chef: Al Capone et ses manoeuvres pour contourner la Prohibition de l’alcool dans les années trente.

Associé à l’image du chef de la pègre sicilienne depuis «Le Parrain 2», dans lequel il interprète Vito Corleone jeune, Robert De Niro constitue un choix de casting aussi efficace qu’indispensable. Pour lui donner la réplique, Eliot Ness est interprété par Kevin Costner, alors jeune acteur en pleine ascension, encore un peu vert derrière les oreilles mais solidement épaulé par un Sean Connery à qui on ne la fait pas: destitué de son titre de 007, le Sir britannique n’en reste pas moins le garant par excellence d’une justice anglo-saxonne aussi droite que brutale. Il recevra d’ailleurs l’Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation du flic irlandais Jim Malone.

Outre cette distribution à succès, la Paramount s’est également adjoint les services de Ennio Morricone pour la musique. Si parfois les cocktails de grands noms tournent au vinaigre, c’est loin d’être le cas ici. De Palma définit un univers esthétique très spécifique à chacune des parties. Le démiurge Al Capone d’une part, filmé en contre-plongée comme dans un écrin à bijoux: au milieu de palais au luxe flamboyant, vêtu de tenues ultra-chics et entouré de politiques, journalistes et autres sbires à ses pieds. De l’autre côté, des Américains ordinaires, policiers en action qui arpentent le macadam, guidés par le respect de la loi.

Deux mondes donc, qui ne s’affronteront qu’en un seul espace: la cour de justice. Ce lieu symbolique qui trône au cœur du système américain, cette dernière instance «où tout se résout» et dont de Palma restitue ici la tension avec un brio d’une intensité inoubliable.

The Untouchables
de Brian de Palma
Etats-Unis, 1987, 2h05