On lui doit la terrifiante saga des «Saw», qui poussait les atrocités du gore dans ses pires retranchements. Avec «Insidious», James Wan revisite le film d’épouvante dans la plus pure tradition du genre: en multipliant les références, il faire sursauter le spectateur à intervalles réguliers. Et ça fonctionne plutôt bien! Josh et son épouse Renai emménagent avec leurs enfants dans une nouvelle maison. Ils espèrent que leur couple s’en trouvera vivifié, eux qui a priori ont tout pour être heureux: ils sont beaux, il est prof, elle compose des chansons et s’occupe du foyer, et leurs gamins sont charmants. Une vie pépère coulée dans le bonheur, en somme. Mais d’étranges phénomènes ne tardent pas à se produire: les objets se déplacent tout seuls et la porte du galeta se met à grincer. Toute la famille ressent alors des présences inquiétantes… Actualisant un pitch éculé, James Wan s’amuse d’abord à étirer la tension de ses scènes sans trop en faire: par le biais du hors champ, jusqu’à la rupture où il crée la surprise grâce à des sons stridents et quelques ombres furtives. Une première partie bien maîtrisée et juste surnaturelle ce qu’il faut, insidieuse… Cependant, la seconde moitié du film se rapproche plus de «S.O.S Fantômes»: deux comiques et une exorciste viennent barrer la route à une galerie de monstres peu originaux, dont un diablotin rougeaud à sabots. Pour autant, «Insidious» reste divertissant et prouve que Wan sait manipuler le spectateur par le suspense et l’effet de surprise, et pas seulement à grand renfort de tronçonneuses et autres scies sauteuses…
de James Wan
Etats-Unis, 2011, 1h42
à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds