Du 7 octobre au 20 novembre, Passion Cinéma propose quatorze films inédits qui, chacun à leur manière, remettent en question l’ordre établi. Et ne manquez pas les séances de «Road 190», «Benjamin» et «On vous croit» en présence des cinéastes.
À contre-courant
Naguère, l’on parlait de nouvelle vague quand des cinéastes en quête de créativité démantibulaient des formes artistiques par trop émoussées, devenues académiques, voire mensongères. Ou de néoréalisme, de nouvelle objectivité, de cinema novo, de free cinema, new queer cinema…
Tous ces mouvements porteurs d’espoir ont souvent eu pour point commun d’apparaître et de croître en des temps peu jouasses qui n’inclinaient pourtant guère à l’espérance: après-guerres, post-révolutions, restaurations… Mais vit-on pareille époque aujourd’hui?
À rebrousse-poil
Main en visière, scrutant fiévreusement l’horizon cinématographique, beaucoup l’espèrent, et nous en sommes bien évidemment. Si aucune déferlante ne semble actuellement en vue, l’on distingue à tout le moins une multiplicité de films tournés à contre-courant, s’efforçant à conjurer le mauvais sort qui semble avoir été jeté sur la liberté d’expression un peu partout dans le monde.
A l’heure où la culture – et donc le cinéma – se voit dangereusement menacée dans l’une de ses fonctions premières, qui est celle de remettre en question le soi-disant ordre établi, il importe de montrer ces œuvres filmées à rebrousse-poil, en toute sincérité, pour ce que l’on appelait autrefois le bien commun.
Empathie suicidaire
Un pseudo-psychologue, conseiller très obscur de l’actuel président-dictateur étasunien que l’on sait, a finement suggéré que le sentiment d’empathie poussait tout bonnement au suicide et qu’il fallait donc s’employer à l’annihiler. Partant, il déconseillait fortement la vision de certains films. Détrompons-le en allant séance tenante découvrir ceux des Lapid, Klifa, Dabis, Ozon, Safdie et autres Linklater…