Au début des années 1990, Nathan participe pour la première fois à une réunion de l’association Act Up-Paris qui fait de la prévention et lutte pour les droits des séropositifs. Via des actions spectaculaires, ce collectif hétéroclite, dont la plupart des membres souffraient du sida, a contraint les pouvoirs publics à faire connaître la dangerosité de cette maladie.
Ex-militant d’Act Up, le cinéaste Robin Campillo restitue ce combat avec une intensité folle, à la mesure du sentiment d’urgence que devaient ressentir ses protagonistes, jusqu’à une scène finale où l’émotion nouera la gorge du spectateur le plus endurci! Aussi épique que pudique, son film restitue à merveille ce mouvement tragique qui va de la visibilité combien jouissive et réconfortante de l’être-ensemble à l’invisibilité solitaire quand la maladie devient trop dure à assumer, que les stigmates stigmatisent quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse… Héritant d’un Grand Prix condescendant à Cannes, «120 battements par minute» aurait à tout le moins mérité la Palme d’Or!
de Robin Campillo
France, 2017, 2h20