Les Parfums

Par le passé, Anne Walberg (Emmanuelle Devos) était considérée comme l’une des meilleures dans son métier. Elle était un nez comme on dit dans le milieu de la parfumerie, capable de créer les fragrances les plus subtiles. Las, une perte d’odorat momentanée due au stress lui a fait perdre la confiance de ses prestigieux employeurs. Depuis, elle vivote de petits contrats moins glamour, comme rendre agréable la senteur d’une litière pour chat ou recréer l’odeur caractéristique d’une grotte préhistorique, histoire de rendre plus authentique sa copie grandeur nature. Son déclin a eu le don de la rendre très peu amène!

Père divorcé, Guillaume (Gregory Montel) est un chauffeur professionnel en recherche désespérée de stabilité financière, histoire de pouvoir d’obtenir la garde partagée de sa fille. Chargée de conduire Anne Walberg, cet homme pourtant affable se retrouve vite en butte à ses gestes d’humeur. Captivé par la profession de sa cliente, Guillaume va toutefois essayer de gagner sa confiance, sans pour autant perdre sa dignité…

Plus que la bluette liant ses deux protagonistes, le deuxième long-métrage de Grégory Magne vaut par sa description assez fine, que l’on devine documentée, de la passion particulière de son héroïne. Voilà qui donne matière à des scènes de franche comédie, à l’exemple de celle qui voit le Nez élaborer un parfum fleurant le gazon fraîchement coupé, dans le but de contrer les odeurs pestilentielles d’une usine. Sans parler d’Emmanuelle Devos qui hume de façon jubilatoire son rôle sortant de l’ordinaire.

de Grégory Magne
France, 2020, 1h40