La magie est partout

Né à Neuchâtel, Tizian Büchi étudie l’histoire et esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne, avant de travailler dans la distribution de films et la programmation pour différents festivals. Il se forme ensuite comme réalisateur en Belgique, à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) de Louvain-la-Neuve. En 2015, il réalise «On avait dit qu’on irait jusqu’en haut», un court-métrage de fiction tourné à la Vallée de Joux, qui raconte l’histoire de Maxime et Anna gravissant un sommet (la Dent de Vaulion)…

La balade éveille en eux les souvenirs d’un amour complice. Mais une sonnerie de téléphone les rappelle au temps présent et aux difficultés qui semblent émailler leur relation… Usant d’une juste économie de moyens, Tizian Büchi accompagne avec sensibilité le cheminement de ce couple dont on ne sait presque rien. Le récit se concentre sur l’action des deux personnages, incarnés avec finesse, et suscite l’interprétation du·de la spectateur·trice par les interrogations qui subsistent.

Les décors jurassiens semblent d’ailleurs fort bien inspirer Tizian Büchi, puisque c’est à La Côte-aux-Fées qu’il tourne ensuite son film de diplôme, «La Saison du silence» (photo). Par le biais du documentaire, le réalisateur neuchâtelois y capte avec beaucoup de poésie le quotidien du vieux Max, un paysan qui vit en solitaire… Ce moyen-métrage obtient la mention spéciale du Jury des jeunes au festival Visions du Réel 2017, pour avoir su révéler «un monde envoûtant qui déconstruit les clichés. La magie est partout, il suffit de la voir».

Après avoir été assistant au département Cinéma/cinéma du réel à la HEAD Genève et programmateur pour le Locarno Film Festival, Tizian Büchi coordonne aujourd’hui la section Upcoming Lab des Journées de Soleure. Il termine actuellement la réalisation de son premier long-métrage, «L’Ilot», produit par Alva Film et tourné à Lausanne, où il vit.

A propos de «La Saison du silence»
Max habite dans une ferme isolée du Jura neuchâtelois, à La Côte-aux-Fées. Tout droit sorti d’une légende, ce vieil homme solitaire porte la barbe longue et son bleu de travail, une combinaison «une pièce» qui ne le quitte pas. C’est l’hiver: la bien nommée «saison du silence»… à moins qu’il ne s’agisse pas seulement de météo! Dans ce documentaire très contemplatif, on parle peu. Alors que la neige et le vent envahissent le terrain, Tizian Büchi capte fort à propos les bruits du chasse-neige, d’un véhicule qui peine à démarrer, du téléski, du vent qui souffle dans les fenêtres… Comme venu de l’au-delà, un sifflement de chaudière interpelle Max. Ou est-ce un appel des fées?
En VOD sur cinefile.ch