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Le réalisateur Lázló Nemes nous parle de son film…
Né à Budapest, László Nemes a grandi et fait ses études de sciences politiques et de cinéma à Paris, avant de repartir en Hongrie. Assistant-réalisateur de Béla Tarr sur le tournage de «L’Homme de l’ombre», il a appris aux côtés du maître l’importance cruciale de la chorégraphie dans la scène et celle de croire aux acteur·trices. Le cinéaste a ensuite réalisé ensuite trois courts-métrages, des pièces historiques qui plongent le spectateur·trice dans une réalité qu’il connaît mal. Façonnant ainsi son procédé d’immersion, il l’a mis en œuvre avec une maîtrise impressionnante dans «Le Fils de Saul», Grand Prix à Cannes en 2015.
A l’automne 1944, le déporté juif hongrois Saul Ausländer (Géza Röhrig) est affecté à l’un des Sonderkommandos du camp de concentration d’Auschwitz. Avec d’autres, il est chargé de faire descendre des convois ferroviaires ses pairs juifs, pour les pousser dans les chambres à gaz, avant de porter leurs cadavres aux crématoires. Autorisés à survivre, Saul et ses compagnons sont en sursis. En attendant que les nazis les éliminent pour effacer toute trace du génocide, certains imaginent un plan d’évasion. Un jour, Saul découvre parmi les victimes un enfant qu’il dit être son fils…
Au plus près de son personnage, László Nemes montre cet enfer bien réel de son point de vue fragmentaire et subjectif, en utilisant de façon virtuose les flous, la profondeur ou l’absence de profondeur de champ. A la faveur d’un format presque carré et d’un son restituant l’horreur, le réalisateur hongrois livre un film d’une intensité exceptionnelle, qui confronte le spectateur·trice à sa propre humanité en lui faisant vivre l’expérience de Saul de l’intérieur. Bouleversant!
Saul Fia
de László Nemes
Hongrie, 2015, 1h57
