Festival du Sud 2023: les critiques du Jury des jeunes

Découvrez les critiques du Jury des Jeunes du Festival du Sud!

Les Lycées Blaise-Cendrars à La Chaux-de-Fonds, l’Ecole supérieure de commerce et l’Ecole supérieure Numa-Droz à Neuchâtel ont invité leurs étudiant·es à former le Jury des Jeunes du Festival du Sud. Les juré·es ont désigné «Un Petit Frère» comme meilleur film de cette édition 2023.


1976
Un thriller politique angoissant qui tient en haleine jusqu’à la dernière seconde. L’atmosphère lourde et menaçante couplée à une esthétique sublime présente la dictature de Pinochet sous un angle nouveau. La violence pénétrant par petites touches dans le quotidien d’une bourgeoise qui tente de s’émanciper. «1976» laisse toute sa place aux silences et au hors-champ. Interprété avec subtilité et douceur, c’est un film qui ne laisse pas indifférent.
Sita


El Agua
Mélange parfait entre fiction, surnaturel et vrais témoignages, «El Agua» nous absorbe dans son univers dès les premières minutes. Naviguant entre mythes inquiétants, messages forts et images chargées de sens, ce film nous entraîne à la découverte d’un petit village d’Espagne. Les personnages y sont frais, sincères, représentants de la jeunesse de nos jours, une jeunesse qui se bat pour sa liberté. Une œuvre extrêmement bien menée, qui nous tient en haleine du début à la fin. Captivant.
Meriem


Le Bleu du caftan
C’est un film de Maryam Touzani qui raconte l’histoire d’Halim un fabriquant traditionnel et à la main de caftan et de sa femme Mina. Ils tiennent un magasin à Salé au Maroc. On suit l’histoire de ces deux personnages et de leur magasin. Un troisième personnage va venir s’ajouter, Youssef l’apprenti d’Halim car le magasin a beaucoup de demande et fabriquer artisanalement un caftan demande du travail. Le couple cache et garde un secret, l’homosexualité d’Halim et a une deuxième épreuve à surmonter, la maladie de Mina. Halim doit vivre en refoulant son attirance pour les hommes qui est interdite dans ce pays. L’arrivée de Youssef va faire remonter ses sentiments et encore compliquer la vie du couple. Surtout que la maladie de Mina s’aggrave. Tout le long du film, on suit la fabrication d’un caftan bleu, d’où le nom du film. J’ai trouvé ce film très touchant et émouvant. Le fait de voir la fabrication d’un caftan tout au long de l’histoire et que sa fin de fabrication achève ainsi le film, c’était très beau. La fin illustre bien l’esprit du film et le conclut bien. Ce couple qui malgré les difficultés de la vie vit dans la cohésion et l’amour m’a aidé à rentrer dans le film car j’avais envie de savoir qu’est-ce que le destin leur réservait.
Eva


The Happiest Man in the World
Deux animatrices sympathiques accueillent les hommes et les femmes venus chercher l’amour. Parmi eux, Asja et Zoran, tous deux dans la quarantaine. Se retrouvant alors assis à la même table, ils commencent à faire connaissance. Asja remarque alors l’homme perturbé qu’est Zoran. Le rendez-vous d’Asja et de Zoran commence à repousser ses limites. Il n’est pas venu pour trouver l’amour ; il est venu pour trouver le pardon. Asja découvre alors que Zoran a fait partie de son terrible passé. Le film suit alors cette journée de speed dating pleine d’émotions et de rebondissements. J’ai beaucoup apprécié le film qui est très émouvant, de plus, il dégage une ambiance très lourde et angoissante. Il est très haletant et garde un certain suspense tout au long de l’aventure. Il m’a également remise en question sur le pardon. À quel point sommes-nous prêt·es à pardonner?
Soraya


Houria
Ce film raconte l’histoire d’Houria, une jeune danseuse talentueuse qui n’a peur de rien. Elle est femme de ménage le jour et la nuit elle participe à des paris clandestins, mais un soir où elle a gagné gros, elle est violemment agressée et se retrouve à l’hôpital, elle a été gravement touchée. Ses rêves de carrière de ballerine s’envolent. Elle doit alors accepter et aimer son nouveau corps. Entourée par sa sœur et sa mère, la jeune fille devra traverser des épreuves très lourdes, tout en essayant de retrouver le voyou qui lui a volé ses rêves cette nuit-là. Entourée d’une communauté de femmes, Houria va retrouver un sens à sa vie en interprétant la danse dans la reconstruction et la sublimation des corps blessés. J’ai trouvé ce film vraiment très émouvant, il nous exposait un doux mélange d’émotions, de la tristesse, de la peur, de la joie, de l’espoir, de la mélancolie. Et ce contraste entre la vie artistique et la réalité m’a beaucoup touchée. Ce long-métrage illustrait également le combat que mènent les femmes d’une force incroyable. Et cette danseuse qui par le biais de la danse arrive à exprimer ses émotions, cette femme qui garde espoir et se bat jusqu’au bout et la force de cette ballerine m’a époustouflée du début à la fin.
Alexia

On suit l’histoire d’une jeune danseuse Algérienne nommée Houria et jouée par Lyna Khoudri. Elle va subir une agression à la suite de laquelle elle perd la parole et ne s’exprime plus qu’en dansant. Elle essaiera tant bien que mal de surmonter cette épreuve mais ce qu’elle ne sait pas c’est que d’autres sont encore à venir. J’ai énormément aimé le choix de Mounia Meddour de montrer pratiquement que des femmes à l’image. Elle met bien en avant les interdits de son pays comme de pratiquer la danse classique en public. Les jeux d’image étaient très bien réalisés. Le sous-titrage était nécessaire. Dans la version originale, les discours sont essentiellement en arabe. Seuls certains passages sont en français. J’ai trouvé ce film super beau au niveau du message qu’il faisait passer ; Houria est une fille très attachante. Tout au long de l’histoire, elle subit beaucoup d’épreuves mais elle ne perd pas espoir, ou elle ne le montre pas. Le fait qu’elle ne s’exprime plus qu’en dansant, on sent sa tristesse et sa rage. On a envie qu’elle arrive à surmonter tout ce qu’elle traverse. L’épilogue de ce film nous montre à quel point elle arrive à transmettre ses sentiments. Houria est un film haut en couleurs et l’actrice principale interprète très bien son rôle, même si c’est une histoire pas facile. Avec peu de joie, les femmes arrivent à profiter des bons moments de la vie.
Zébuline


Love Life
«Love Life» nous offre une vision atypique de l’amour au cinéma. Loin des schémas de récits idéalisés, il nous fait voir avec un ton doux et ironique les aléas de la vie et les méandres des relations humaines. L’humour cynique et presque absurde mêlé à la qualité esthétique époustouflante du réalisateur nous plonge dans un film à la fois doux, sincère et plein de surprises.
Zoé


Un Petit Frère
Loin des clichés, «Un Petit Frère» est le récit d’une famille ivoirienne venue habiter en France. On y voit l’évolution complexe d’une mère, tiraillée entre sa liberté et son devoir, d’un grand-frère, fou de rage lors d’un échec, et d’un petit frère, devant s’adapter et vivre sa propre vie. Un long-métrage émotionnel, profondément humain et vrai, mêlant minutieusement intégration et identité. Nostalgique mais optimiste, il rappelle les erreurs du passé tout en redonnant un élan d’espoir quant au futur.
Selma