Le cinéma est un art collectif. Chaque étape de la réalisation d’un film compte, chaque métier a la plus grande importance. Selon l’acception générale, le statut d’auteur·trice revient au réalisateur ou à la réalisatrice de l’œuvre, du moins depuis qu’a cours la politique des auteurs (on ne parlait pas d’autrices) qui consiste à donner ledit statut au·à la cinéaste, plutôt qu’à tout·e autre intervenant·e. Pour autant, celles et ceux qui ont choisi des métiers «de l’ombre» développent aussi une filmographie…
Ainsi, un fil rouge filmographique neuchâtelois relie «Le Milieu de l’horizon» de Delphine Lehericey, «Fauves» de Robin Erard et «Après la nuit» de Basil Da Cunha: ces films ont tous trois été montés par la Chaux-de-Fonnière Emilie Morier (photo ©LouiseMorier). Basée à Bruxelles depuis qu’elle s’est formée à l’IAD (Institut des Arts de Diffusion) de Louvain-la-Neuve, dont elle est diplômée en section montage, Emilie Morier continue d’entretenir un lien professionnel fort avec la Suisse.
En plus des films précités, elle a récemment travaillé avec la réalisatrice lausannoise Emmanuelle Antille («A Bright Light – Karen and the Process») et vient de terminer le montage du dernier documentaire de Marie-Eve Hildbrand. En 2009, Emilie Morier s’est rendue au Festival de Cannes avec le court-métrage «Kasia» de la réalisatrice belge Elisabet Lladó. Dernièrement, elle a été nominée au Prix du meilleur montage d’un film de fiction au festival Edimotion (Cologne) pour son travail sur «Le Milieu de l’horizon».
A propos des films
«Le Milieu de l’horizon»
La Suissesse Delphine Lehericey s’est fait connaître en 2013 avec «Puppylove», un premier long-métrage de fiction qui restitue avec brio les sensations fortes de l’adolescence. Avec «Le Milieu de l’horizon», adapté du roman homonyme de l’écrivain et historien suisse Roland Buti, la cinéaste livre une deuxième fiction merveilleusement troublante! Dans une modeste ferme, Gus, treize ans, aide son père à lutter contre la grande sécheresse de l’été 1976. Et la chaleur semble autant affecter la nature que les êtres. Découvrant le secret intime de sa mère, l’enfant voit sa vie bouleversée… Porté par des acteur·trices bouleversant·es, «Le Milieu de l’horizon» décrit non seulement la fin de l’innocence du jeune Gus, mais aussi celle d’un monde traditionnel, qui n’est pas sans écho avec la crise sociale et climatique traversant aujourd’hui le monde rural.
En VOD sur cinefile.ch«Fauves»
Premier long-métrage de fiction du cinéaste neuchâtelois Robin Erard, «Fauves» constitue une comédie noire bien ancrée dans le réel et tournée en partie à La Chaux-de-Fonds, ville dont le réalisateur révèle la dimension très cinématographique. Oscar, dix-sept ans, rêve de s’en aller en Afrique, au Zimbabwe, pour protéger les lions. Depuis la mort de ses parents, il a pour tuteur Elvis, prof de gym dans l’école d’horlogerie où il étudie, qui n’a de cesse de vouloir lui mettre des bâtons dans les roues… Dès les premières séquences, Robin Erard ose un mélange détonnant des genres, une audace plutôt rare au sein du cinéma suisse.
En VOD sur playsuisse.ch
