Du 11 janvier au 7 février, Passion Cinéma présente deux biopics, deux documentaires et une fiction qui célèbrent la vie… et rien d’autre! Ne manquez pas les séances de «Miséricorde» et «Révolution silencieuse» en présence de leurs auteurs.
Le premier cycle Passion Cinéma de l’an neuf interroge la faculté souvent éblouissante du cinéma à faire le montage de nos existences. Naguère, seule la mort avait le privilège d’accomplir in fine «un fabuleux montage de la vie», pour reprendre le mot fameux de Pasolini…
LE MONTAGE DE NOS EXISTENCES
«Dalida» et «Jackie» sont des biopics (contraction du terme américain «biographical motion picture»), à savoir des films de fiction qui reconstituent les faits et gestes d’un personnage ayant réellement existé. Le genre n’est pas nouveau et des cinéastes aussi prestigieux que Abel Gance («Napoléon»), Eisenstein («Alexandre Nevski», «Ivan le Terrible»), Elia Kazan («Viva Zapata!»), John Huston («Freud, passion secrètes»), Milos Forman («Amadeus»), Clint Eastwood («Bird») ou «Maurice Pialat» («Van Gogh») s’y sont essayés. Les citer tous serait une gageure: les spécialistes de la question les estiment à plusieurs milliers!
FICTION VS DOCUMENTAIRE?
De fait, tous ces réalisateurs se sont servis de la pseudo-légitimité que leur octroyait le fait de traiter d’un protagoniste à l’existence avérée pour nous glisser en douce leur point du vue sur lui et le monde, sans céder, pour la plupart, à la bête hagiographie, de quoi susciter l’incrédulité du philosophe Cioran: «il est incroyable que la perspective d’avoir un biographe n’ait fait renoncer personne à avoir une vie.» En miroir, nous vous proposons deux documentaires remarquables, à forte teneur biographique, «Don’t Blink – Robert Frank» et «Révolution silencieuse» (proposé en présence de la réalisatrice Lila Ribi), histoire de rappeler que le documentaire est aussi affaire de subjectivité et qu’il procède toujours du regard d’un auteur.
«MISERICORDE»
Enfin, dans le cadre de ce cycle «existentiel», nous avons le plaisir de vous proposer «Miséricorde», le nouveau long-métrage de Fulvio Bernasconi, une fable amère et rédemptrice tournée au Canada aux allures de western contemporain. Le réalisateur tessinois viendra présenter en personne son film à La Chaux-de-Fonds, Delémont et Neuchâtel.
