Venise n’est pas en Italie

Après «L’Etudiante et monsieur Henri», Ivan Calbérac poursuit avec «Venise n’est pas en Italie», un roman dont il a à nouveau tiré une version théâtrale, puis un film. Force est de constater qu’il a bien fait, tant la comédie qui en résulte se révèle aussi drôle que sensible, grâce au duo imparable formé par Valérie Bonneton et Benoît Poelvoorde.

Emile a 15 ans et vit dans une caravane avec ses parents complètement allumés, adeptes fauchés du bio et de la décroissance. Au collège, il rencontre Pauline, une jeune fille qui tombe sous son charme, bien qu’il se considère lui-même comme quelqu’un de timide et plutôt démodé. Musicienne virtuose issue d’une famille riche, elle l’invite à la rejoindre à Venise pour passer les vacances. Nageant dans le bonheur, le pauvre Emile est vite refroidi lorsque ses parents décident de l’accompagner avec la caravane familiale…

Débute alors un voyage rocambolesque qui aborde avec délicatesse les thèmes de l’éducation, la honte et l’émancipation vis-à-vis des parents, tout en égratignant le mépris de classes. Dans les rôles de maman et papa, Valérie Bonneton et Benoît Poelvoorde sont imparables. Géniaux lorsqu’il s’agit d’incarner ce doux mélange entre caricature comique et blessure intime, ils nous font passer du fou rire aux larmes avec un naturel bouleversant.

de Ivan Calbérac
France, 2019, 1h35