Vacances à Paris

A voir samedi 25 mars 2017 à 9h20 sur RTS Un |

Presque oublié, Blake Edwards (1922-2010) aura pourtant été l’un des plus grands cinéastes comiques de la seconde moitié du vingtième siècle, artisan placide d’un revival du «slapstick» (burlesque) cher au cinéma muet, rehaussé d’une once de comédie loufoque (dite «screwball») à consommer bien amère. Ancien scénariste de Richard Quine, déjà un orfèvre en la matière, Edwards signe avec «Vacances à Paris» une étonnante variation autour du film de guerre qui lui permet d’aborder l’un de ses thèmes favoris: l’appétit sexuel masculin.

Pour remonter le moral d’une troupe militaire en service au Pôle Nord, la lieutenant Vicki Loren (Janet Leigh) a l’idée d’organiser un tirage au sort qui permettra au vainqueur de profiter d’une permission tous frais payés à Paris, en compagnie d’une somptueuse brune. Mais l’heureux élu du concours, le caporal Paul Hodges (Tony Curtis), est également un obsédé sexuel notoire qui saute sur tout ce qui bouge…

Loin d’être le meilleur film de Blake Edwards (il y a tout de même du niveau!), «Vacances à Paris» contient néanmoins la plupart des ingrédients qui feront le sel de son cinéma: un scénario rocambolesque, un sens aigu du burlesque, un goût certain pour le graveleux et le désir masculin (surtout s’il s’agit de militaires) ou encore les rapports de force entre la femme individualiste, raisonnable et intelligente et l’homme faible, libidineux et insensé. De cet étonnant cocktail résulte une charmante comédie, interprétée par Tony Curtis et Janet Leigh, amoureux à l’écran comme dans la vie!

The Perfect Furlough
de Blake Edwards
Etats-Unis, 1958, 1h29