Une Vie de Chat

A voir vendredi 6 mai 2016 à 8h20 sur France 3 ⎥

une-vie-de-chat_WEB

Une petite fille autiste, un chat à deux vies et un cambrioleur aérien… Tels sont les trois protagonistes de cet excellent polar en dessins animés de facture très originale!

Produit par Jacques Rémy Girerd (réalisateur de «La prophétie des grenouilles»), au sein du Studio «Folimage», qui constitue près de Valence, dans la Drôme, un véritable phalanstère pour le cinéma d’animation européen, «Une Vie de chat» est le premier long-métrage de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol, dont les passionnés du genre ont pu déjà apprécié nombre de courts-métrages…

Depuis la mort de son père, un policier abattu par des bandits, la petite Zoé ne parle plus, à la grande tristesse de sa mère commissaire. Seul son chat semble lui apporter un peu de réconfort. La nuit venue, le matou abandonne pourtant la fillette pour assister un séduisant cambrioleur qui arpente les toits de Paris à la recherche de tout ce qui brille, au nez et à la barbe des représentants de l’ordre. La maman de Zoé voudrait bien mettre la main sur ce monte-en-l’air d’une suprême élégance, mais elle a pour l’instant fort à faire avec le transfert du «Géant de Nairobi», une statue antique d’une valeur inestimable, convoitée par Victor Costa, gangster sans scrupule, par ailleurs soupçonné du meurtre du papa de Zoé…

Avec une jolie maestria, Gagnol, auteur du scénario, noue et dénoue tous ces fils narratifs. Fanatique du genre, il joue finement avec les traits caractéristiques du polar qu’il réussit à mettre à hauteur d’enfant, mais sans pour autant édulcorer son propos. De son côté, Felicioli, qui voulait d’abord devenir bédéaste, a créé pour les besoins du film un univers graphique très personnel, évoquant Loustal et Mattoti. Partant, le traitement très libre des personnages et des décors se révèle très éloigné du formatage pseudo-réaliste qui prévaut trop souvent au cinéma d’animation. Coloriste de génie, Felicioli est parvenu à reconstituer un Paris à la géographie un brin fantaisiste, irréaliste et donc poétique. Ajoutez à tout cela un doublage de grande qualité, où la gouaille de Bernadette Laffont en nounou félonne fait merveille, et vous obtiendrez le film familial rêvé pour tromper intelligemment l’ennui!

de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli
France, 2010, 1h04