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Depuis la fin des années 1990, François Ozon aime jouer avec les genres cinématographiques pour susciter le trouble. En résulte une œuvre insidieuse et provocante, qui oscille entre le drame psychologique feutré («Sous le sable», «Dans la maison»), la comédie («Potiche», «Huit Femmes»), le fantastique («Ricky») ou encore le film à costumes («Angel»). Avec «Une Nouvelle Amie», il pousse le bouchon encore plus loin…
Claire (Anaïs Demoustier) révèle à l’enterrement de Laura (Isild Le Besco), sa meilleure amie, qu’elle lui a juré de veiller sur sa petite fille en bas âge, ainsi que sur son mari David (Romain Duris). Elle-même mariée à Gilles (Raphaël Personnaz), mais sans enfant, Claire tarde un peu avant de se rendre au domicile de la défunte, comme si elle redoutait quelque chose…
Le jour où elle s’y résout, la jeune femme découvre une scène stupéfiante: vêtue d’une robe de son épouse décédée, maquillé et portant une perruque, David donne le biberon au nourrisson. L’homme se justifie en expliquant à Claire qu’il s’est ainsi travesti pour soi-disant calmer l’enfant, ce dernier identifiant dans les replis de la robe l’odeur de sa mère…
Après avoir mal réagi, Claire, mue par un sentiment troublant, décide d’accompagner David dans sa métamorphose en l’aidant à devenir «Virginia», ce qui va bien au-delà du travail de deuil. Entre mélodrame et comédie, le quinzième long-métrage du réalisateur de «Dans la maison» est une réussite des plus subtiles, qui restitue toute la complexité du désir, en faisant un sort joyeux aux préjugés mutilants.
de François Ozon
France, 2014, 1h47
