Thuletuvalu

    A voir à La Chaux-de-Fonds |

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      Avec «Thuletuvalu», le cinéaste suisse Matthias von Gunten réanime la problématique du réchauffement climatique avec une actualité à même d’alarmer les plus «climato-sceptiques» d’entre nous. A Thulé, au Groenland, la fonte des glaces menace le mode de vie de la communauté Inuit, dont la chasse aux phoques est la principale source de subsistance. A des milliers de kiomètres de là, à Tuvalu, archipel polynésien, la montée des eaux résultant de «l’évaporation» des pôles est en train d’engloutir des îles qui n’ont plus rien de paradisiaque.

      Sans commentaire, Von Gunten alterne les images et témoignages de ces deux catastrophes qui ne donnent matière à aucun suspense, tant elles frappent par leur évidence. Six fois le lac Léman, c’est l’équivalent du volume des glaces que perdent, chaque année, l’Antarctique de l’Ouest et le Groenland. Résultat, la banquise n’en est plus vraiment une, empêchant toujours plus les Inuits de se déplacer, et l’eau salée envahit les atolls, anéantissant toute culture sur des terres déjà dépourvues d’eau potable. Sans renoncer à la beauté des images, qui prend dès lors une dimension déchirante, le cinéaste décrit le désarroi de populations contraintes de se préparer à affronter un avenir incertain, sinon qu’il portera, à n’en pas douter, les stigmates de la globalisation.

      de Matthias von Gunten
      Suisse/Goenland/Tuvalu, 2014, 1h36