Cannes 2012, film de clôture |
de Claude Miller |
avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, etc.
Assistant de Jacques Demy et de Jean-Luc Godard, producteur de François Truffaut, auteur de «L’Effrontée», «L’Accompagnatrice», «La Petite Lili» ou encore «Un Secret», Claude Miller est décédé le 4 avril dernier à l’âge de 70 ans, emporté par la maladie, peu après avoir terminé le montage de «Thérèse Desqueyroux». Cinéaste de l’intime, il a souvent montré les révoltes et les rages de personnages féminins interprétés de façon mémorable par Charlotte Gainsbourg, Romane Bohringer, Ludivine Sagnier ou Cécile de France. Grâce à une Audrey Tautou lumineuse, il nous livre aujourd’hui un film posthume antibourgeois adapté librement du roman homonyme de François Mauriac… Dans les années 1920, Thérèse Larroque devient Madame Desqueyroux à la suite d’un mariage arrangé. Las, la jeune femme est peu à peu asphyxiée par un univers bourgeois qui la réduit au rôle d’épouse docile dans un milieu étriqué et conformiste. Sa belle-mère (Catherine Ardititi) est glaciale. Guidé par les convenances, son époux (Gilles Lellouche) ne lui témoigne aucune affection. Mue par un sentiment de révolte, sa jeune belle-sœur (Anaïs Demoustier) est hélas bien vite remise à l’ordre. Envers et contre tout, Madame Desqueyroux est pourtant résolue à vivre pleinement sa liberté, jusqu’à commettre l’irréparable… A la faveur d’un suspense à combustion lente digne d’Hitchcock, Claude Miller nous embarque dans le récit introspectif d’une femme étrangement froide, mais si forte, avec à la clef un vif sentiment d’injustice à l’égard d’une société patriarcale plus que figée. Un beau film à costumes féministe!
France, 2012, couleur, 1h50, programme n°179
