The Tree of Life

    A près de soixante-huit ans, le réalisateur américain Terrence Malick est un véritable mythe vivant du cinéma d’auteur. Depuis 1973 et «La Ballade sauvage», qui retrace l’errance violente de deux jeunes gens auxquels on a refusé le droit de s’aimer, il n’a signé que cinq longs-métrages, mais cela a suffi pour en faire l’un des cinéastes parmi les plus importants de l’histoire récente du septième art. Après «Les Moissons du ciel» (1978), «La Ligne rouge» (1998) et «Le Nouveau Monde» (2005), cet ancien professeur de philosophie existentialiste (et traducteur de Heidegger) fait son retour avec «The Tree of Life» («L’Arbre de la vie»). D’une ambition rare, son nouveau film entend restituer rien moins que le cycle de l’existence humaine, à travers le regard révélateur d’un protagoniste déchiré entre nostalgie et ressentiment, un personnage typique de l’œuvre singulière de ce cinéaste intransigeant et très peu rompu à l’art du compromis. Coproduit par Brad Pitt, «The Tree Of Life» aurait dû être présenté à Cannes l’an passé, mais son auteur en a décidé autrement, estimant son montage et ses effets spéciaux encore perfectibles. Il aura dès lors fallu attendre la cuvée 2011 pour voir Malik repartir avec la Palme d’Or. Jack (Sean Penn) se souvient de la mort de son frère cadet à la fin des années soixante. Dans un processus de deuil en forme de tourbillon mystique, entre l’expérience du Big Bang et les premiers pas au paradis, il se remémore toute son enfance, dramatiquement partagée entre une mère à l’amour inconditionnel (Jessica Chastain) et un père autoritaire (Brad Pitt), répressif par nature et soucieux de préparer ses enfants aux aléas de la vie…

    de Terrence Malick
    Etats-Unis, 2011, 2h08

    à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds