Cannes 01, en compétition
de Sean Penn
avec Jack Nicholson, Robin Wright Penn, Benicio Del Toro, Aaron Eckhart, etc.
Folie ou comble de la lucidité, un policier à la retraite traque un assassin de petites filles introuvable. Tenu par une promesse faite à la mère de l’une des victimes, Jerry Black (Jack Nicholson dans l’un de ses rôles les plus impressionnants) se consacre corps et âme à son enquête, jusqu’à l’obsession… Servi par des interprètes exceptionnels, Sean Penn signe une adaptation à la fois originale et troublante de fidélité du roman de Dürrenmatt paru en 1958. L’actualisation du propos de l’auteur dans le cadre d’une Amérique très profonde suscite un sentiment étonnant: comme si les descriptions littéraires de l’auteur du «Soupçon» allaient comme un gant à l’univers cinématographique du metteur en scène! S’il a conservé le dénouement terrible voulu par l’écrivain du Pertuis-du-Sault, le réalisateur de «Into The Wild» (2007) instille dans son film sa vision d’une Amérique en crise, baignée d’une tristesse insondable. Peu de films du genre ont traité le passage à la retraite avec autant d’acuité. L’intensité douloureuse avec laquelle le détective Blake tente de tenir sa «promesse» a d’évidence partie liée avec le fait qu’il se sente désormais inutile, sans passion, ni projet, alors que «la vie continue» même pour les parents dont les enfants ont été assassinés!
LA PROMESSE, Etats-Unis, 2001, couleur, 2h03, programme n°159
