Still the Water

Cannes 2014, en compétition |
de Naomi Kawase |
avec Nijirô Murakami, Jun Yoshinaga, Miyuki Matsuda, etc.

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    En activité depuis plus de vingt ans, la cinéaste japonaise Naomi Kawase élabore une œuvre fascinante, qui tient à la fois de l’essai, du journal intime, du documentaire et de la fiction. Dans tous ses films, elle réussit à créer un rapport sidérant avec la nature, qui nous questionne au plus profond de nous-mêmes. La réalisatrice de «La Forêt de Mogari» et «Hanezu» s’est décidée à tourner «Still the Water» (que l’on pourrait traduire par «toujours l’eau») après la mort de sa grande-tante qui l’a élevée.

    Deux jeunes amoureux, Kaito et Kyoko, s’éveillent à la vie et prennent conscience du monde qui les entoure, mais à l’écart de la frénésie et du tumulte de la société moderne. Ils vivent sur l’île paisible d’Amami, dont les habitants pensent qu’un dieu habite chaque plante, pierre ou arbre. Tandis que la mère de Kyoko, une chamane, se meurt, Kaito découvre le corps d’un homme qui flotte sur la mer. Ces deux événements-clefs vont leur «apprendre» à devenir adultes…

    Avec une grâce inégalable, Kawase filme par ce biais les cycles de la vie, de la mort et de l’amour. Du bruissement des feuilles aux plongées aquatiques, elle fait preuve d’une poésie digne de Terrence Malick, mais qui préfère la puissance de l’émotion au mysticisme. A travers des personnages à la fois témoins d’un passé douloureux et véhicules d’une beauté intemporelle, la cinéaste interroge alors l’absurdité du monde, au sens existentiel de Camus… Jamais l’élément liquide n’a été aussi magnifié par le cinéma!
    FUTATSUME NO MADO, Japon, 2014, couleur, 1h59, programme n°192