Still Life

Dans une ville qui s’effrite pour laisser place aux eaux du barrage des Trois Gorges, San Ming essaie de retrouver son ex-femme et sa fille, tandis que Shen Hong cherche son mari disparu. A travers ces deux quêtes amoureuses qui s’enlacent, «Still Life» est le récit d’une réalité de la Chine d’aujourd’hui: la destruction des villages et le déplacement de populations entières au profit de projets pharaoniques. Ce cinquième long-métrage de Jia Zhang Ke apparaît alors comme l’élégie néoréaliste d’une ville en ruine, défunte, où les travailleurs s’échinent à détruire des immeubles à coups de massues, les constructions s’effondrent calmement, le temps passe et les eaux montent. Malheureusement absent des écrans suisses, «Still Life» démontre le talent d’un cinéaste qui a atteint la maîtrise des plus grands, comme l’atteste son Lion d’or au dernier Festival de Venise.

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Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial