Stations

de Robert Wilson |
avec Margaret Jane Linney, Robert Hock, Jamie Nodel |

    stations_WEB

      Si l’on me mettait en demeure de légitimer l’existence de l’art vidéographique, je crois bien que j’exhiberai «Stations» comme preuve confondante, tant cette bande, réalisé par Wilson en 1982, atteint à la perfection! Visualisant les fantasmes d’un garçon de 11 ans (celui-ci se tient sur le pas de la porte de la maison familiale et regarde à l’extérieur) le vidéaste matérialise un «au-dehors» pro-téiforme, objet de toutes les métamorphoses; ce faisant, il donne réalité aux désirs les plus inconscients de son personnage et trame la relation, parfois dramatique, que celui-ci entretient avec le monde configuré par ses parents.
      Pour constituer ce rêve éveillé (ne serait-ce pas en l’occurrence la meilleure définition de l’art vidéographique?) Wilson utilise toutes les ressources de l’image digitalisée: divisant son récit en chapitres qu’il intitule neige, poussière, feu, etc… il affirme en outre la dimension profondément plastique de toute création vidéographique. En nous immergeant dans ces images-eaux, images-poussière, images-verre, qui font écho aux figures immémoriales de notre inconscient, Wilson révèle peut-être la finalité secrète qui préside à l’acte vidéographique: se connaître, mais de l’intérieur!
      Etats-Unis, 1982, couleur, 57min; programme n°12

      Vidéo: