Star Wars – Les Derniers Jedi

«Star Wars – Les derniers Jedi», c’est le huitième volet de la saga la plus sonnante et trébuchante de l’histoire du cinéma! Après les trois films cultes réalisés entre 1977 et 1983, il a fallu attendre seize ans avant la trilogie trop numérique des années 2000. Réveillée en 2015, la «Guerre des étoiles» a enfin retrouvé toute sa force grâce à J.J. Abrams dans un septième numéro où de nouveaux personnages, dont BB-8 le petit robot tout rond et Rey la jeune combattante, s’affirmèrent face à Chewbacca, C-3PO et compagnie. Réalisé par Rian Johnson (attendu aux commandes d’une quatrième trilogie indépendante du reste), le huitième épisode respecte la patine old-school de la première trilogie et tente quelques nouveautés, mais s’enlise dans une succession effrénée de combats kamikazes.

Sur une île perdue où vivent des bonnes sœurs extraterrestres et de mignons «gremlins», Rey retrouve le légendaire Luke Skywalker, mais celui-ci se refuse à former la jeune fille à l’art Jedi. Au même moment, la flotte de la rébellion tente d’échapper aux vaisseaux de guerre du Premier ordre dirigé par l’horrible Snoke, qui sème la terreur dans la galaxie… N’en disons pas plus pour réserver l’effet de surprise, si ce n’est que les batailles se succèdent à toute biture et se terminent par un acte de bravoure kamikaze de la part de l’un ou l’autre personnage patriote de l’alliance rebelle. Les combats laissent dès lors peu de place à l’existence des personnages qui, pour certains, sont bien vite évacués.

Ce serait rédhibitoire s’il n’y avait pas quelques bonnes trouvailles narratives et esthétiques, comme la méditation qui permet aux Jedi de se dédoubler physiquement ou la vitesse-lumière qui autorise les vaisseaux à exploser en silence. Sans oublier que cet épisode huit présage une révolution interplanétaire dans le numéro neuf, avec Benicio del Toro dans le rôle du voleur repenti (il fallait bien remplacer Han Solo). Les ingrédients de la baston intergalactique sont donc réunis dans un film zélé mais dans la veine d’antan: des extraterrestres au rendu artisanal, des vaisseaux spatiaux vintage, une pointe d’Œdipe et de filiations troubles, quelques dialogues sertis d’humour autoréférentiel, etc. Bref, on ne change pas (trop) un opéra de l’espace qui gagne. Les fans l’ont échappé belle!

de Rian Johnson
Etats-Unis, 2017, 2h32